AUCUN CADEAU N’A PLUS DE VALEUR QU’UN SAGE CONSEIL
Erasme 1469-1536

31 mai 2009 ..... Qu'arrivera-t-il le jour où la dette ne servira plus qu’à rembourser de la dette ?

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Déjà en ce moment,   pas mal de capitaux sont à la recherche de vraies valeurs refuges ...

Les états, les grandes entreprises ne fonctionnent qu’à crédit, que se passe-t-il en ce moment alors que les sources de refinancement s’assèchent progressivement ?
Une monnaie ne vaut que par la capacité de l’état à rembourser sa dette.

Une action et une obligation ne valent que par la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes.

Or, l’on voit bien que plus on avance, plus les besoins en financement deviennent importants, non seulement du fait du coût croissant d’un endettement de plus en plus lourd mais aussi d’une faible activité économique et donc d’une baisse des ressources que l’on pourrait en attendre.

Mais problème, car le moteur de l’activité économique c’est ... de la dette.
La partie de l’euro ou du dollar empruntée qui permet de développer réellement de l’activité devient de moins en moins importante au fur et à mesure que les déficits budgétaires se creusent et les dettes augmentent.

Emprunter de plus en plus pour créer de moins en moins.

Un jour arrivera où la dette ne servira plus qu’à rembourser de la dette et ce jour là, le serpent aura avalé sa queue.

Et lorsqu’une entreprise n’arrive plus à emprunter ?
Elle peut monter ses taux, oui, mais jusqu’où et surtout jusqu’à quand ?
 
Qui veut aujourd’hui des tranches de dette Estonienne, même à 10% sur 5 ans ?
Les états « importants » gardent une marge de manœuvre supplémentaire puisqu’au-delà des taux, certains d’entres eux ont droit de battre monnaie.
Mais l’exercice porte les germes de ses limites propres, la banque d’Angleterre le voit déjà et la FED suivra sous peu.
Une extraordinaire bulle sur le marché des emprunts d’état et des « corporate » se développe sous nos yeux.

Malheur à ceux qui, pensant investir sur des actifs sécurisés, se retrouveront, soit, dans le meilleurs des cas,  avec des taux d’intérêts ridiculement faibles par rapport aux dépréciations monétaires à venir, soit, dans le pire des cas, avec du papier sans valeur, comme les créanciers de GM aujourd’hui mais puissance 1000.
Pourtant, les analystes, savent pertinemment que cette bulle va, comme toutes les autres, exploser un jour, provocant la rupture des équilibres monétaires actuels.
Mais, comment faire autrement, puisque le patient a besoin en permanence d’un apport d’oxygène ?

La logique voudrait qu’on le laisser mourir.

Accepter que la nature, ou plutôt la déflation faire son œuvre. 

Accepter de laisser le temps aux états, aux collectivités, aux grandes entreprises, aux particuliers de se désendetter, c'est-à-dire, compte tenu des niveaux d’endettement aux US, GB, Espagne ... attendre patiemment 5, 10, 15 ans ...

... Bien évidemment, le coût social d’une telle décision apparait trop élevé, le poids de la rue et des extrêmes devenant insupportable, surtout en Europe.
 
Alors ? Et bien, autant perdre sa monnaie que son pouvoir !

Donc, on y va tout droit. Quel sera le déclencheur ?
Une perte du AAA sur dette souveraine GB, une adjudication de TB qui se passerait mal, une explosion des Alt A puis des dépréciations bancaires induites, une attaque d’Israël sur l’Iran ...?
Peu importe en fait, le plus important reste de savoir que ça va se passer et de prendre tranquillement les dispositions en conséquence.
La remontée progressive du cours de l’once d’or m’inquiète un peu car, visiblement, pas mal de capitaux cherchent en ce moment des allocations refuges, alors qu’à lire ou entendre les médias tout à l’air d’aller de mieux en mieux. 

Commentaire de Jef sur Tropical Bear (samedi 30 mai à 23h43)