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Le pétrole va-t-il redescendre à de meilleurs niveaux d'achat ?
Ou est-ce déjà trop tard ?
Concernant les choix d'investissement pour contrer le krach obligataire qui à mon avis ne manquera pas de survenir étant donné l'instabilité des monnaies, il faut d'abord imaginer ce qui va se passer :
Les monnaies occidentales vont perdre de plus en plus de leur crédit auprès des investisseurs. Ceux ci vont demander des taux de plus en plus élevés aux états et aux entreprises pour les financer.
Deux scénarii :
- Hypothèse N°1. Les banques centrales continuent à émettre de faux billets pour maintenir les taux au plancher. L'économie reste donc financée, mais en monnaie de singe. L'endettement est tel que cette gigantesque masse monétaire ne peut pas alimenter l'investissement ou la consommation. Cette masse monétaire va donc vers la seule chose qu'elle peut nourrir : une pression à la hausse sur les prix, comme le faisait le crédit en 2006-2007.
En revanche, le deleveraging applique lui de fortes pressions à la baisse des prix. On observe déjà aujourd'hui ce combat ente les forces stagflationnistes liées à l'augmentation de la masse monétaire et les forces déflationnistes liées au deleveraging.
Il s'agit d'un équilibre précaire qui explique pourquoi la déflation attendue par beaucoup ici n'a pas vraiment pris forme et pourquoi l'inflation ne se déclenche pas non plus. La situation peut évoluer de deux façons :
o La Chine n'arrive pas a reprendre son autonomie et continue à dépendre totalement de l'occident. Dans ce cas les matières premières chutent et la déflation l'emporte.
o La Chine découple et fait démarrer son gigantesque marché intérieur avec ses méga plans keynesiens. Les matières premières montent (elle ne demande qu'à le faire car elles sont en sous-capacité de production) et font grimper les coûts à la production faisant ainsi pencher la balance du coté d'une inflation sans croissance en occident.
Cette hypothèse est la plus probable à mon humble avis car elle est souhaitée par les américains qui vont émettre toujours plus de monnaie pour se désendetter à bon compte via l'inflation et elle sera également favorisée par les chinois qui croient désormais beaucoup plus dans le découplage que dans les T bonds.
- Hypothèse N°2. Les banques centrales arrêtent la politique quantitative. Les banques font faillite et les états ne peuvent plus se refinancer à un taux acceptable et c'est le grand casse gueule économique de 29 avec déflation majeure pour 2 ou 3 ans.
L'allocation d'actif pour contrer un krach obligataire n'est donc pas du tout la même selon les hypothèses que l'on considère.
Je crois personnellement au découplage des émergents. (j'ai eu il y a deux jours un industriel allemand de mes amis qui m'a expliqué que son chiffre d'affaire n'était plus alimenté que par la Chine et que celle-ci reste en croissance sur son marché captif).
Je crois également que les occidentaux vont émettre autant de monnaie durant cette dépression économique que certains acheteurs de Bx4 vont moyenner en baisse avec la hausse des cours;
Le principe est le même : toujours plus pour essayer de sauver sa peau.
Tout ceci et les boniments médiatiques vont retarder le krach obligataire, alimenter la masse monétaire et l'inflation potentielle, et donner le délai nécessaire au découplage.
Dans cette hypothèse, la stagflation est au bout du chemin.
Pour en venir aux placements, dans ce cas, les avoirs en euros assurance vie, qui sont très intéressants actuellement avec la baisse des cours et une certaine stabilité des monnaies, vont plus tard souffrir de deux problèmes :
- Leur rendement sera très inférieur aux nouveaux taux d'émission obligataire et à l'inflation lorsqu'elle se déclarera puisque les obligations amorties jusqu'en fin de vie par les compagnies empêcheront une remontée rapide des taux de contrat. Il faudra au moins dix ans pour rejoindre des taux équivalents car pour ce faire les compagnie devront acquérir pendant des années de nouvelles obligations à des taux bien supérieurs.
- Leur solvabilité va devenir préoccupante car le risque est grand en cas de montée importante des taux de voir les investisseurs arbitrer massivement leur avoirs en euros vers des obligations nouvellement émises à des taux beaucoup plus importants ou vers des obligations à taux variables. Les assureurs pourraient dans ce cas être confrontés à un problème de désinvestissement massifs de leurs clients et de liquidité, leurs ratios prudentiels étant ce qu'ils sont, ce risque d'insolvabilité est loin d'être négligeable.
En revanche :
- l'or et les matières premières achetés aux meilleurs niveaux, en particulier le pétrole devraient être beaucoup plus profitables que les placements obligataires dont le différentiel de taux versus l'inflation serait réduit à la portion congrue.
- L'immobilier très chahuté dans la période de déflation d'actif que nous connaissons redeviendrait très attractif avec des prix abaissés et un effet de protection du capital et des rendements contre l'inflation.
- Les actions de certains pays comme la Chine devraient bien résister du fait de la capacité d'expansion de ces pays. Elle seront à accumuler massivement. L'exemple type est China Mobile.
Toute la difficulté est dans le timing des transferts d'actifs car tu peux envisager de garder tes euros assurance vie jusqu'au krach obligataire, mais a ce moment là, l'or et les matières premières auront déjà beaucoup grimpé et les chinoises aussi (c'est déjà le cas).
Je pense personnellement que toutes ces valeurs devraient rechuter au moins une fois avant que les monnaies n'implosent.
Nous aurons donc de nouvelles et meilleures opportunités d'achat à la baisse sur ces actifs qu'actuellement (sauf pour l'or qui à mon humble avis ne descendra plus beaucoup).
C'est à dire passer de 10-15 % des avoirs mobiliers en actions et 85 % en euros à 50 % en actions (Or, Pétrole, matières premières canadiennes et australiennes, européenne gros rendement pérenne et émergent surtout Chine Brésil), le reste en obligations convertibles et pour le reste des avoirs en euros en apport comptant au plus bas des prix (horizons différents selon les pays) dans le financement de l'achat de biens immobiliers à crédit.
Niveau optimum des transferts en valeurs mobilières : à partir de CAC 2500 en direction de 2000.
En sachant que tout peut être remis en cause par l'actualité et le déroulement de la crise, ce qui bien sur ferait varier les niveaux d'intervention.
Une incertitude : l'évolution du pétrole qui depuis quelques temps a tendance à réagir comme l'or malgré les baisses de consommation et les surstocks en anticipant un clash sur le dollar.
Je garde tout de même la conviction que l'or rebaissera à de meilleurs niveaux d'achat.
Ceci ne vaut que si les banques centrales continuent cette politique quantitative mise en place très précocement et que le scénario déflationniste long à la japonaise défendu par certains est invalidé.
AUCUN CADEAU N’A PLUS DE
VALEUR QU’UN SAGE CONSEIL
Erasme 1469-1536
Erasme 1469-1536