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Le prix des denrées alimentaires va-t-il exploser ?Qui détient le pouvoir ?
L’agriculteur, le banquier ou le distributeur ?
Dans quoi faut-il mieux investir ?
"Le monde a consommé davantage qu’il n’a produit. Les stocks alimentaires sont faibles depuis plusieurs décennies et nous n’avons pas eu de mauvais temps, si ce n’est quelques cas isolés de sécheresse et autres calamités.
S’il y a des changements climatiques, la meilleure façon de les accompagner se ferait à travers l’agriculture ou les produits agricoles.
Et ce ne sont pas les opportunités qui manquent, puisqu’à l’heure actuelle, il y a pénurie de tout en agriculture : semences, engrais, tracteurs, pneus de tracteur.
Le monde, à mon avis, est en train de changer et se déplace d’un modèle financier vers un modèle de production de biens réels, et cela va durer plusieurs décennies comme cela s’est toujours passé, même si cela peut sembler étrange."
D'après un interview de Jim Rogers (eFinancialCareers et Cafedelabourse)
Pourtant:
Jim Rogers oublie que celui qui détient le pouvoir, ce n’est pas l’agriculteur qui produit, mais le distributeur qui a le contact avec le consommateur final.
Oui l’agriculture est la vraie richesse par rapport à un besoin primaire. Mais la production agricole est trop atomisée pour représenter un pouvoir.
Les industriels ont donc créé l’agroalimentaire, une façon d’identifier les produits en masse critique ... sous forme de marques aux images fortes concentrant de la valeur ajoutée.
Les grandes surfaces ont lutté contre cette mainmise en créant les marques distributeurs sous couvert fallacieux de liberté et de bas prix.
Bénéficiant de la proximité des clients par leurs parkings en banlieue et d’un espace de chalandise important (galeries marchandes), elles tiennent ainsi le marché de l’alimentaire.
Ainsi au plus fort de la crise de la vache folle, quand les consommateurs étaient prêts à payer la viande 30€ le kg, les grandes surfaces faisaient de la promotion pour du porc à 7€ le kg…
Les agriculteurs ne seront jamais riches pour une seconde raison: ils sont dans une partie de l’économie administrée.
Pour avoir des prix compatibles avec le reste du monde, les pays riches ont une agriculture subventionnée qui impose de façon stricte les conditions de production, les techniques, les normes, et dont la bureaucratie impie change celles-ci au gré des modes, créant une insuffisance chronique de rentabilité des investissements des exploitations.
Une des buts recherchés est de faire du remembrement rural et d’augmenter la taille des exploitations.
La mécanisation permet cela en partie. Mais plus les surfaces sont grandes, plus il faut du personnel malgré tout pour effectuer les traitements garants du rendement, dans les délais.
Or, la main d’oeuvre agricole a quasiment disparue ...
Il ne reste que l’aspect patrimonial, la possession des terres ... ce n’est pas toujours très relutif, seule certitude sur le long terme la pression des villes renforce leur attrait progressivement ... mais ce n’est plus de l’agriculture ... D'après un commentaire de Pascal sur Cafedelabourse (18 juin 2009).
Le paysan qui aura ainsi vendu ses terres pourra peut-être rouler en Ferrari, s'il le veut, mais le banquier qui a octroyé l'hypothèque, pourquoi diable devrait-il aller à pied ?