AUCUN CADEAU N’A PLUS DE VALEUR QU’UN SAGE CONSEIL
Erasme 1469-1536

20 juin 2009 ..... La conjoncture va-t-elle vraiment continuer à s'améliorer dans les mois à venir ?

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Vaut-il la peine de risquer un retracement de 25% alors que le potentiel de nouvelle hausse serait très faible (5 à 10%) ?


Après un rebond d'environ 40% depuis mars, ne faudrait-il pas rester raisonnable et vendre avant les autres ?

La forte reprise tant attendue se fera-t-elle en fin d'année 2009 ?

Pourtant, le patron de Renault avoue qu'il ne voit aucune reprise avant 2011 et que les ventes vont rechuter dès que l'effet prime à la casse va cesser. Il avoue même être surpris que le cours de l'action Renault ait pris 300% en 3 mois !

Concernant les bancaires, comme la vente à découvert est toujours interdite, nombre de particuliers achetéraient en SRD avec fort levier. Cela maintiendrait artificiellement les cours à la hausse, car les hedge-funds ne pourraient pas se couvrir ou spéculer en les vendant après le rebond de 100% de ces bancaires !

Le marché doute parce que la reprise n'est pas garantie sur facture !


Mais que s'est-il donc passé cette semaine pour expliquer la chute du marché ?

Sommes-nous face à un tournant ?

Quelle stratégie adopter ?

Les questions sont simples ...

En pourcentage, l'indice CAC 40 n'a finalement perdu que 3,15% sur la semaine, mais il a varié de 10% en l'espace de quelques jours !

Pourquoi ?

L'avis de Roland Laskine (le 19 juin 2009 à 19h23 sur son blog du Journal des Finances) :
"En réalité, il ne s'est rien passé de très spectaculaire au niveau économique. Les indicateurs intermédiaires sur l'emploi aux Etats-Unis ou l'immobilier ont même été plutôt encourageants. Les agences de notation ont certes menacées les banques de réviser leur notation à la baisse, mais le repli a largement dépassé la sphère des seules financières. Du côté des entreprises rien de très enthousiasmant, ni de dramatique non plus.

Ce qu'il c'est passé, c'est tout simple : le marché ne peut pas monter indéfiniment sans marquer de pauses plus ou moins longues. Après une trop longue période de baisse les marchés ont besoin de souffler. Il faut remettre de la prudence et du pessimiste dans le cervelet des boursiers, qui ont trop vite tendance à chauffer dès qu'il y a de l'argent à gagner.

Mais, ne nous y trompons pas, le fait que rien de factuel ne se passe n'empêche pas les marchés de baisser. Le plus important à comprendre, c'est que depuis le mois de mars, la Bourse monte sur des anticipations de reprise de l'activité fin 2009 ou début 2010, mais elle n'a évidemment pas la reprise sur facture. Il est donc normal que le doute s'installe régulièrement dans les esprits. Et si la reprise avortait, si elle tournait court ?

Certes le chômage n'a pas encore fini de monter, certes les états sont endettés au-delà du raisonnable, certes il faut commencer à resserrer la politique monétaire au risque de casser la reprise. Certes, nous sommes en crise, mais tant que les marchés sentiront que les signes d'amélioration qu'ils perçoivent ça et là ne sont pas remis en cause, ils n'ont pas de raison de s'effondrer vers les plus bas niveaux du début de l'année.

Les actions sont très faiblement valorisées, le multiple moyen des valeurs de l'indice CAC 40 est à peine supérieur à 10 fois les profits attendus pour 2009. Les cycliques se paient très peu chères aujourd'hui en sachant qu'il s'agit de multiples de bas de cycles qui peuvent encore se détendre avec les espoirs de reprises de l'activité. De l'autre côté des défensives sont très en retard et offrent de ce point de vue une bonne capacité de résistance.

Au risque de me répéter et surtout de totalement me tromper, je pense que tant que le marché n'a pas de vraies raisons de remettre en cause le scénario actuel d'amélioration progressive de la conjoncture dans les mois à venir, il ne peut pas redescendre très bas à court terme

Il est trop tard pour procéder à de très gros arbitrages en faveur des défensives et vendant agressivement les cycliques, au mieux peut-on chercher à mieux équilibrer son portefeuille.

Prendre peur aujourd'hui et vendre n'est pas la bonne stratégie. Sauf si vous avez une aversion complète au risque."