Face à l’impatience des autres pays, les Suisses ont l'habitude d'avancer à leur propre rythme.
Voyez, plutôt.
En 1582, "Il ne restait plus qu'un problème à régler pour que le calendrier julien devienne le calendrier utilisé de nos jours : adapter dans la durée la longueur de l'année à l'année tropique."
En effet, l'année julienne comptait 365,25 jours alors que l'année tropique vaut 365,24221935 jours ce qui donne une différence de 11 minutes et 12 secondes par an.
Ainsi, en 1582, cette différence était déjà de 10 jours. Ce qui posait problème, et notamment au pape Grégoire XIII.
En fait, la durée de l'année calendaire par rapport à l'année tropique intéressait moins Grégoire XIII que la dérive de la date de Pâques qui allait finir par se retrouver en été !
C'est pourquoi dans la nuit du 4 au 5 octobre 1582, le pape Grégoire XIII va réduire cette différence grandissante. Ce jour là, le monde se réveilla avec la date du 15 octobre.
Bien entendu, les modifications apportées par cette réforme furent loin d'être appliquées immédiatement par tous les pays du monde .
Et plus la réforme se fit tard et plus le nombre de jours à supprimer augmenta.
Le calendrier grégorien est aujourd'hui d'application universelle ... ou à peu près.
En 2009, il subsiste encore quelques irréductibles. Où ?
En Suisse, évidemment.
Lorsque le Pape Grégoire XIII a modifié le calendrier, différents cantons suisses réformés n'ont pas voulu se soumettre à cette nouveauté papale et s'en sont tenus, jusqu'au 18e siècle, au calendrier julien qui accusait alors une différence de treize jours par rapport au calendrier grégorien.
Certains calendriers populaires ont alors mentionné côte à côte l'ancienne et la nouvelle chronologie et par conséquent, deux jours de la Saint-Sylvestre.
Et aujourd'hui encore, cette pratique perdure, notamment dans la région d'Urnätsch dans le canton d'Appenzell-Rhodes intérieur, où plus de quatre cent ans après la décision du pape Grégoire XIII, la Saint-Sylvestre est toujours fêtée le 13 janvier ...
En effet, la Suisse, c'est une mosaïque compliquée composée de 26 cantons.
Ces entités constitutives du pays ont conservé jusqu'à aujourd'hui une large autonomie.
En réalité, les cantons sont des états. Ils ont la compétence d'édicter une constitution et les lois qui les régissent. Le pouvoir judiciaire est également de leur compétence.
En plus, et ce n'est pas rien, la Suisse est une vraie démocratie directe.
Les citoyens peuvent demander une modification de la Constitution.
Ils peuvent se prononcer sur des décisions du Parlement.
Les lois fédérales, les arrêtés fédéraux et les traités internationaux d’une durée indéterminée sont sujets au référendum facultatif.
Ils sont soumis au vote populaire lorsque 50 000 citoyens actifs le demandent dans les 100 jours qui suivent leur publication.
Le référendum est une sorte de VETO qui ralentit le processus politique. Et plus.
Ainsi, le peuple dispose d’un frein qui lui permet de bloquer ou de différer les modifications proposées par le Parlement ou le gouvernement.
Aïe ...
De ce fait, la souveraineté, à savoir l’autorité politique suprême, appartient au peuple.
Est-il bien nécessaire d'ajouter qu'en Suisse, la gauche n'a jamais été majoritaire ...
YB
P.S. Encore un petit détail ... en cette année 2009, le président de la Suisse est M. Hans-Rudolf Merz.
Il est originaire de la charmante région d'Appenzell.