AUCUN CADEAU N’A PLUS DE VALEUR QU’UN SAGE CONSEIL
Erasme 1469-1536

7 avril 2009 .....Résoudre la crise avec les mêmes armes que celles qui l’ont créée ?

Quelques exemples :

5 Trillions de relance ?
C’est bien la somme des sommes déjà dégagées, mélange de prêts, d’émissions monétaires, qui représente 10% du PIB mondial ; mais qui renvoie à la question simple : qui finance ? 
A terme, par l’argent des contribuables.

Des bilans de banques plus sains ?
En permettant aux banques et aux assureurs de ne plus valoriser leurs actifs à des prix proches de leur valeur de marché , on améliore en apparence le bilan des banques. Mais à l’inverse, on ne les encourage pas à se débarrasser de leurs actifs toxiques. Les auditeurs vont même se retrouver, avec ces nouvelles dispositions, dans l'obligation de valider des valorisations d'actifs même s'ils ne sont pas convaincus des hypothèses sous jacentes. Quand la vérité apparaitra, dans quelques mois ou quelques années, il faudra recapitaliser ces institutions. 
Avec l’argent des contribuables (bis)

Une spéculation réduite ?
En apparence oui. Mais quoi, en pratique ? Rien n’est dit sur les CDS, épée de Damoclès au dessus du système, ni sur les paradis fiscaux anglo-saxons, grands vainqueurs du G20, ni sur la réalité de la titrisation et des effets de levier. En fait, tout semble même continuer comme avant.
Comme avant. Les nouvelles valorisations autorisées vont améliorer artificiellement les fonds propres et permettre l’accroissement des effets de levier. 
Comme avant. Le plan Geithner va permettre aux banques américaines de vendre leurs actifs toxiques avec des effets de levier dignes des pires spéculations d’avant la crise (9 pour 1). 
Comment Comité de Stabilité Financière pourrait-il autoriser des pratiques si contraires aux principes qu’il est supposé défendre ? Comment autorisera t il ainsi à des fonds spéculatifs de faire d’immense profits avec l’argent des contribuables (ter).

Et enfin, comme rien n’est fait véritablement pour renforcer les fonds propres des banques, le G20 semble s’attendre à la faillite de nombreuses institutions financières , et vouloir se prémunir contre son propre échec, par cette phrase rassurante et terrifiante : « … we will put in place credible strategies from the measures that need to be taken… ». Autrement dit, si tout ca ne marche pas, on fera plus encore. Plus, mais quoi? 
Plus de dettes. Et à terme, plus d’impôt (quatuor)

Au total, tout se passe malheureusement comme si on mettait en place un immense plan de relance aveugle, non dirigé vers la sauvegarde des banques, ni vers les secteurs d’avenir, et non financé, qui pourrait se terminer , dans deux mois ou dans deux ans , par des faillites, une hyperinflation, et un formidable plan d’austérité.