AUCUN CADEAU N’A PLUS DE VALEUR QU’UN SAGE CONSEIL
Erasme 1469-1536

8 septembre 2009 ..... Le débat inflation-déflation continue de passionner !

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Quand on imprime x fois de dollar que l'on ne produit de richesses, on fait de l'inflation ...

Les arguments de Jean Christophe Bataille ...

Je dirais presque que dans la philosophie bernankienne, la course au cash générée par le deleveraging est alimentée systématiquement par de nouveaux dollars dans le système bancaire et n'a que peu de répercussion sur le public en terme de dépression contrairement à ce qui se passe dans un crédit crunch (les restaurants étaient plein cet été, il faut regarder les images de 1931 pour comprendre la différence).

Du coup la survalorisation de la monnaie normalement liée au deleveraging ne se produit pas, mais au contraire le dollar perd de sa valeur avec pour ambition avouée de soutenir les exportations.

Pretcher postule que cette crise a les mêmes fondamentaux que celle de 29 ou celle du Japon.
Or, la chute du dollar et la montée de l'or après deux ans de crise prouvent le contraire.
Son traitement et son contexte sont différents.

Si on rajoute que le monde a des fondamentaux inflationnistes indépendants de la demande comme la pénurie programmée des ressources et la baisse des capacités de production des MP au fur et à mesure de la crise, on a un coktail détonnant pour dans quelques années.


Il est vrai que beaucoup des dollars injectés sont aujourd'hui quiescents (ndlr: soporifique) et jouent le contrepoids d'une déflation potentielle, mais l'argent c'est comme la flotte, avec le temps, ça infiltre tout et alors pour retirer tout ça lorsque les pressions déflationnistes vont disparaitre ... et elles disparaitront, car la politique actuelle empêche toute évolution de la psychologie des foules vers une spirale déflationniste.

Il suffit de suivre l'indice des prix à la consommation, cela sera beaucoup moins facile que ne le pensent certains.
Quand il y a deux fois plus dollars en circulation, les prix à la consommation finissent normalement par être multipliés par 2 en monnaie courante et les dettes à taux fixe finissent par être divisées par 2. Ce n'est qu'une question de temps.

Quelques années de désendettement et d'épargne, et les dollars injectés en contrepartie ne manqueront pas de retrouver une cinétique stagflationniste.

Pour l'euro malgré les ambitions de Trichet, la monnaie reste fragile, les injections de billets sont plus faibles mais les pressions déflationnistes sont plus limitées également. Le résultat sera plus ou moins le même : pas de spirale déflationniste et inflation très probable ensuite.

Ce sont mes convictions.

Jean Christophe Bataille, le 7 septembre sur Tropical Bear.