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Le point sur les risques inflationnistesQuels sont les facteurs clés ?
Même si la politique monétaire mondiale est très expansionniste, il n’apparaît de l’inflation que si l’économie mondiale est suffisamment proche du plein-emploi et de la pleine utilisation des capacités, ce qui n’est absolument pas le cas :
- pour des raisons structurelles : taux d’investissement très élevé et taux d’emploi très bas dans les pays émergents ;
- en raison de la crise, avec la montée du chômage et la baisse du niveau de production (cf graphique PIB/Chômage).
Pour que l’inflation revienne, il faudra attendre :
- Le retour vers une plus forte utilisation des capacités ;
- l’apparition de tensions sur le marché du travail ;
- que la forte croissance de la consommation de matières premières dans les pays émergents fasse monter fortement leurs prix.
Tant qu’il y a sous-emploi et sous-utilisation des capacités, la politique monétaire expansionniste conduit à la baisse des taux d’intérêt et à la hausse des prix des actifs, pas à la hausse des prix des biens et services.
Avis partagé par Michael Vaknin, responsable de la macro-économie chez Goldman Sachs, la banque centrale américaine maintiendra son taux directeur à 0,25%, un niveau historiquement bas, pendant encore deux ans et attendra comme d’habitude la fin de la hausse du chômage pour serrer la vis. Et ce dernier poursuivra sa hausse jusqu’à près de 11%.
Les sociétés ont tellement réduit leurs coûts que le taux d’utilisation des capacités est proche des 70%. Ainsi, le risque d’inflation est largement exagéré dans les pays industrialisés. L’économiste prévoit même que le chiffre de l'inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie, tombera à 0% à mi-2010.
L’inflation ne serait donc un souci que pour certains pays émergents.
Mais attention, prévient Michel Juvet (directeur de la Recherche Banque Bordier), le 10janvier 2010:
Certains responsables politiques songent à recourir à l’inflation pour régler le problème de l’endettement. L’inflation permet de réduire la valeur des dettes en termes réels, mais ses conséquences pour la croissance à long terme sont néfastes.
D’ailleurs, une reprise de l’inflation pousserait à la hausse les rendements obligataires, renchérissant ainsi les charges financières qui pèsent sur les dettes étatiques.
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