AUCUN CADEAU N’A PLUS DE VALEUR QU’UN SAGE CONSEIL
Erasme 1469-1536

15 octobre 2009 ..... Comment mieux investir ?

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Savoir bien investir c'est quoi ?

Est-ce qu'il suffit d'appliquer la bonne approche et de s'y tenir ?

Quelle est la bonne approche ?


Loïc Abadie explique sa méthode d'investissement (le 15 octobre 2009 sur Tropical Bear):

De façon générale, le débat peut se résumer à une opposition entre deux styles d'investissement : le trend following et l'approche contrarienne.

La majorité des investisseurs font du trend following, c'est à dire qu'ils aiment suivre les foules et les tendances.
Ce n'est pas du tout une mauvaise chose en soi, et ce type de gestion peut être très rémunérateur à condition d'être capable de déceler le début et les fins de tendance suffisamment tôt (le problème est que beaucoup détectent les tendances trop tard).

Mon approche est à l'inverse, elle est contrarienne, c'est à dire que je cherche à aller à l'envers du sentiment de foule dominant.

Cela me conduit :

1) Quand une tendance haussière est bien établie (2003-2006) à rechercher de "minuscules valeurs franchouillardes" ou pourquoi pas d'autres pays auxquelles aucun trend follower n'aurait l'idée de s'intéresser.
J'ai investi durant ces années sur des microcaps (y compris sur le marché libre), opérant sur des secteurs totalement démodés, et je continuerai de le faire par la suite...

En fait j'adore les valeurs dont les forums boursorama sont presque vides de commentaires, dont le "business model" n'intéresse personne !

Quand j'ai pris du VET par exemple, j'ai juste acheté pour 9€60 une valeur qui détenait 28€ de stocks et de trésorerie par action, quand au reste, c'est du bonus.

Je n'achèterai par contre jamais la valeur X ou Y à PER 15, 20 ou plus, avec un rendement de 2-3% et cotant 3 ou 4 fois les fonds propres sous prétexte que les foules lui voient un potentiel de croissance énorme et un immense avenir mondial.

2) Quand je vois un risque de retournement je préfère sortir du marché trop tôt plutôt que trop tard, sans attendre la fin de la tendance.

3) Quand tout le monde est optimiste j'ai une "fâcheuse" tendance à shorter (avec une prise de risque évidemment mesurée).

Je ne dis en aucun cas que mon approche est la meilleure, tout ce que je sais est que jusqu'ici elle m'a rapporté de l'argent, et qu'elle correspond à mon caractère (très peu grégaire, toujours à l'écart de la mode, et très méfiant vis à vis de tous les phénomènes de groupe et de foule).

Sans doute que les adeptes du trend following ont du mal à le comprendre ... peu importe, et à chacun son style !

Des erreurs de timing, tout le monde en fait.

Celles d'un trend follower se remarquent moins, parce qu'elles se fondent dans la masse ("ce n'est pas de ma faute, le marché s'est retourné de façon imprévisible", "Tout les experts étaient pourtant d'accord sur les excellents fondamentaux et le potentiel de cette action").

Celles d'un contrarien se remarquent plus ("c'est qui ce malade qui shorte en plein marché haussier", "c'est qui ce fou qui achète des actions d'une minuscule boîte pétrolière en 2003 dans un pays instable comme le Congo ?"), et sont par principe plus fréquentes (le contrarien se positionnant avant le retournement).

En conclusion, il ne faut pas attendre de ma part de conseils basés sur le trend following, simplement parce que ce n'est pas mon style de gestion et que beaucoup sont bien meilleurs que moi dans ce registre.


Que faire si le marché se retourne brutalement dans la mauvaise direction ? Quand faut-il couper les pertes ? Comment limiter les risques ? Réponse de Loïc Abadie, cliquez ICI