Primo, elle permet à l’Etat américain de pratiquer une relance historique sans souci de financement.
Secundo, elle permet de contrecarrer l’augmentation des taux d’intérêt à long terme. En effet, en temps normal, lorsque le déficit public s’accroît, la demande de fonds prêtables de la part de l’Etat augmente, suscitant une tension notable sur les taux d’intérêt obligataires. Dès lors, l’investissement des entreprises privées se trouve réduit car évincé par les financements publics. Accompagner le déficit public par une politique monétaire expansionniste et a fortiori en actionnant la planche à billets permet alors d’empêcher l’augmentation des taux longs.
Tertio, dans la mesure où la politique monétaire américaine est beaucoup plus accommodante que celle de la zone euro et où, comme nous venons de l’expliquer les taux longs américains creusent l’écart avec leurs homologues eurolandais, le dollar/euro repart à la baisse, redorant par là même la compétitivité des exportations américaines et réduisant les importations redevenues trop chères.
Malheureusement la stratégie de la Fed recèle deux effets pervers.
Le premier réside dans le retour inévitable de l’inflation dans les prochains mois.
Néanmoins, une fois le risque déflationniste complètement détruit, la Fed pourra ensuite augmenter ses taux directeurs, de manière à éviter l’avènement d’une inflation trop forte.
Ne l’oublions pas : l’inflation s’apparente au feu qu’il est toujours possible d’éteindre en augmentant les taux d’intérêt.
En revanche, la déflation ressemble à l’eau et il est impossible de contrôler une inondation, il faut attendre qu’elle produise ses dégâts.