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La nature changeante du contrat social entre le secteur financier et l'économie ...Le risque de réalisation de scénarios extrêmes devient de plus en plus menaçant ...
La volatilité mènerait-t-elle à la déflation ?
Selon Loïc Abadie (Tropical Bear du 18 octobre 2009) la version 2008-2009 du contrat social entre le secteur financier et l'économie, c'est:
1) Le gouvernement déverse une pluie de billets sur les banques sans aucun contrôle pour "relancer" plein de choses.
2) Il semble tout étonné de découvrir que les dirigeants de ces banques ont ramassé certains de ces billets qui tombaient du ciel.
3) Le gouvernement sort de son chapeau un "raid fiscal" qui permettra de récupérer au moins 0,01% des sommes qu'il a précédemment jetées par la fenêtre.
4) L'opinion publique est censée s'émerveiller de cette démonstration de force de l'action gouvernementale et du bon usage ainsi fait de l'argent public (bon là ce n'est pas tout à fait gagné, surtout si les économies replongent dans le même temps).
Et effectivement, le gouvernement britannique prépare un "raid fiscal" sur les bénéfices des banques britanniques, qui ont toutes profité directement ou indirectement de son soutien au secteur financier, (source Sunday Telegraph du dimanche 18 octobre 2009).
Et effectivement, comme l'écrit Stéphane Monier, Responsable du département Obligations & Devises de la banque Lombard Odier (source Le Temps du 19 octobre 2009) "le volume important de liquidités injectées dans le système financier et la tentation de vouloir monétiser l’augmentation des déficits publics constituent des risques inflationnistes significatifs à long terme.
Une matérialisation de ces risques semble pourtant peu probable tant qu’aucun signe de transmission de cette liquidité abondante des banques aux autres acteurs économiques ne se fera sentir.
Avec un potentiel de «deleveraging» encore important, il nous semble illusoire de s’attendre à une reprise rapide de processus de création de crédit.
Sans minimiser le risque inflationniste à long terme, les tendances déflationnistes vont continuer à dominer à court terme. Malgré des signes encourageants, les banques centrales et les gouvernements peuvent encore faire basculer la situation dans le camp de la déflation en faisant une erreur d’appréciation de la situation et en resserrant leurs politiques monétaires et fiscales de manière prématurée.
La patience, ainsi qu’une certaine tolérance face à une hausse tant des attentes d’inflation que des déficits publics semblent devoir être le prix à payer pour éviter de manière définitive l’issue la plus défavorable à la crise.
Au risque malheureusement que les mesures prises aujourd’hui soient une source importante d’instabilité du pendule dans le futur."
Ainsi, les risques baissiers liés à la forte hausse du taux de chômage et à la sous-utilisation des capacités de production semblent dominer les préoccupations de court terme, alors que le risque inflationniste, causé par la création massive de monnaie par les banques centrales, est perçu essentiellement comme un risque de long terme, comme le conclut une étude récente publiée par la Réserve fédérale de San Francisco.
La grande menace, c'est donc une rechute de l’activité, une fois l’effet des plans de relance dissipé.
La croissance resterait à un niveau insuffisant pour générer des créations d’emplois et combler les surcapacités de production, accentuant ainsi les tendances désinflationnistes et provoquant alors une véritable entrée en déflation.
Pour mieux comprendre la problématique inflation-déflation, vous pouvez accéder à l'article le plus consulté sur ce sujet en cliquant ICI