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Faut-il mieux acheter des actions sur la base de leur valeur au bilan ou sur leurs promesses de croissance ?Invention marketing ou distinction fondamentale réelle ?
Certains préfèrent les titres déprimés, mais dont la croissance laisse à désirer.
D'autres souhaitent payer un peu plus cher en échange d'une belle croissance.
Ces courants de pensée s'apparentent aux philosophies de Benjamin Graham et Philip A. Fisher.
Le premier prônait le style valeur au sens pur : acheter 1$ d'actifs tangibles pour 50 cents. Il regardait donc les bilans des compagnies religieusement, afin de déceler des aubaines.
Quant aux deuxième, le bilan s'avérait également important, mais dans une moindre mesure. On recherchait plutôt un bilan qui permettait à une compagnie de croître sans trop de risques.
Par exemple, une compagnie sans dettes affiche de meilleures chances de succès qu'un compétiteur au bilan très endetté. Une attention particulière était portée à l'état des résultats.
Source: Rémy Morel et Patrick Thénière, administrateurs du holding privé Barrage Capital, leur philosophie de placement est basée sur l'analyse fondamentale. Le concept de margin of safety, qui analyse le potentiel de perte, est au coeur de leur approche.
Pour Paul Dontigny:
"la distinction entre croissance et valeur est bien plus une invention marketing pour vendre différents produits et "packager" des idées pour mieux les vendre, qu'une distinction fondamentale réelle."
Pourquoi ?
"La valeur actualisée des profits futurs fonctionne avec ou sans croissance. Il y a donc un prix raisonnable à payer pour la croissance.
Les ratios cours bénéfice, la profitabilité et la croissance des profits font tous partie du même modèle : l’actualisation des profits futurs.
Le ratio cours bénéfice n’est qu’une simplification grossière, une règle du pouce de la méthode d’actualisation des profits.
Si vous croyez que vous ne faites pas une estimation future de la croissance en utilisant le ratio cours bénéfice, vous vous trompez. "